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Découvrez des moyens concrets pour réduire vos GES

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Un outil pour qualifier et réduire ses émissions de GES
Sachant que 31 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont attribuables au secteur manufacturier, réduire ces émissions est devenu incontournable. Investissement Québec a donc mis au point un outil pour aider les entreprises à déceler leurs principales sources d’émissions, à faire le diagnostic de leur performance environnementale industrielle et à établir l’ordre de priorité des améliorations à apporter. Grâce à cet outil, la division Tekalia d’Héroux-Devtek a réussi à réduire de 38 % ses émissions de GES en un an!


Pourquoi évaluer ses émissions de GES?
Que ce soit pour se conformer à une obligation légale ou réglementaire, augmenter leur compétitivité ou réduire leurs dépenses, bien des entreprises ont intérêt à quantifier leurs émissions de GES en vue de les réduire.

« La quantification des GES peut toutefois être complexe; c’est pourquoi il est important de faire affaire avec des experts qualifiés. On en trouve une vingtaine sur le site icriq.com en tapant GES », recommande Nicolas Turgeon, directeur, Performance environnementale industrielle, à Investissement Québec.


D’où proviennent les GES?
Les émissions de GES se classent en trois niveaux. Les émissions directes de niveau 1 proviennent des sources de combustion fixes de l’entreprise, des sources mobiles telles que les véhicules, des procédés hors énergie et des émissions fugitives. Les émissions indirectes de niveau 2 sont quant à elles attribuables à la consommation d’énergie. Enfin, les émissions indirectes de niveau 3 sont liées aux activités en amont (approvisionnement) et en aval (produits vendus et gestion des déchets) de l’entreprise. Environ 20 % des émissions de GES du secteur industriel relèvent des niveaux 1 et 2, tandis que 80 % font partie du niveau 3.

« La plupart des protocoles se concentrent sur les émissions de niveau 1 et 2, car les données relatives aux émissions de niveau 3 sont très difficiles à obtenir pour le moment. », indique Nicolas Turgeon.


Diagnostic de performance environnementale
Investissement Québec offre aux entreprises un accompagnement personnalisé afin de les aider à mesurer le volet GES de leur performance environnementale industrielle (PEI) et à accroître leur compétitivité. « On veut leur montrer qu’on peut faire mieux avec moins », affirme M. Turgeon.

La méthodologie utilisée est simple et adaptée au secteur manufacturier. On détermine le profil décisionnel de l’entreprise par rapport aux axes économique, environnemental et social du développement durable. On analyse ensuite ses processus ou ses procédés en fonction de plusieurs facteurs : énergie utilisée, eau, matières premières, produits, emballages, matières résiduelles, rejets, nuisances, transport, manutention et entreposage.

Puis, on calcule les gains et les incidences de chaque possibilité d’amélioration et on évalue la complexité de la mise en œuvre. « Par exemple, est-ce qu’une idée d’amélioration va exiger trois ans de recherche et développement ou peut-on acheter simplement une technologie propre? précise-t-il. En somme, le diagnostic PEI permet d’évaluer le potentiel relatif de réduction des émissions de GES de chacune des possibilités d’amélioration définies. »

Pour faciliter la prise de décision, Investissement Québec présente aux entreprises une matrice gains-faisabilité. « Tout ce qui se retrouve dans le coin supérieur droit de l’axe vertical des gains et de l’axe horizontal de la faisabilité devrait être prioritaire, puisque ce sont ces améliorations qui auront le plus d’impact et qui seront les plus faciles à mettre en œuvre. »


L’outil diagnostique, un catalyseur pour Héroux-Devtek
Avec l’aide d’Investissement Québec, le célèbre fabricant québécois de trains d’atterrissage Héroux-Devtek s’est penché sur ses émissions de niveau 3, donc sur le cycle de vie de ses produits et sur sa chaîne d’approvisionnement. « L’outil diagnostique PEI a été un véritable catalyseur, car il nous a permis d’entrevoir des possibilités inattendues et nous a obligés à nous poser des questions, confie Robert Cadieux, directeur, Environnement à Héroux-Devtek. Les données recueillies avec cet outil ont mis en lumière non seulement des enjeux, mais aussi des occasions d’amélioration pour notre entreprise. »

Tekalia, une division d’Héroux-Devtek spécialisée dans le traitement des surfaces, a pour sa part utilisé l’outil diagnostique pour améliorer sa performance environnementale, tout en augmentant sa productivité et sa compétitivité.

« L’enjeu principal à Tekalia, c’est la ventilation. Pour protéger la santé de nos employés, nous devons évacuer environ 3 750 m3 d’air chauffé ou climatisé par heure, 24 heures par jour, tous les jours de l’année. L’entreprise consomme une énorme quantité de gaz naturel et émet beaucoup de GES », indique M. Cadieux.

Pour assurer une ventilation adéquate, l’entreprise doit utiliser de puissants compresseurs qui produisent de la chaleur excédentaire. Or, la matrice du diagnostic PEI a permis à l’entreprise de comprendre que cet excédent pouvait être récupéré pour chauffer ses installations et minimiser sa consommation de gaz naturel.

« Nos ingénieurs ont réfléchi aux façons d’optimiser nos ressources en s’inspirant des cycles des écosystèmes naturels. C’est ce qu’on appelle l’écologie industrielle, explique-t-il. Un projet de transfert énergétique a été lancé et, d’ici 2024, Tekalia ne devrait plus consommer de gaz naturel. »

Autre point d’amélioration ciblé dans le diagnostic : les liquides pénétrants, très coûteux, qui étaient rejetés dans les eaux usées. L’entreprise a mis au point un procédé de filtration par osmose qui permet désormais de les réutiliser, éliminant ainsi les émissions de GES produites en amont par ses fournisseurs.

Enfin, l’entreprise s’est dotée de piles galvaniques fabriquées au Québec qui lui permettent de récupérer et de réutiliser les métaux de placage auparavant rejetés dans les eaux de rinçage.

En un an, Tekalia a réussi à réduire de 38 % ses émissions de GES grâce à sa démarche. Un résultat aussi remarquable qu’inespéré!

Transfert des connaissances
Les mesures mises en place par Tekalia seront maintenant reprises par la plus grosse usine du groupe, située à Longueuil. Ce transfert de connaissances permettra de maximiser les économies et de réduire les émissions de GES de niveau 1 et 2.

Forte de ce succès, Héroux-Devtek s’est déjà fixé de nouveaux objectifs dans une perspective de développement durable : fabriquer des produits durables afin de respecter les exigences de l’industrie, élaborer une stratégie de résilience et de décarbonation allant au-delà des émissions de niveau 1 et 2, encourager ses fournisseurs à favoriser l’économie circulaire et réaliser des investissements réfléchis et cohérents.


L’approvisionnement local, avantageux ou pas?

Comme les émissions de GES de niveau 3 des chaînes d’approvisionnement représentent un enjeu de taille, Investissement Québec a mis au point un outil pour calculer le coût réel des importations, soit l’écart entre le prix des produits importés et celui des produits fabriqués au Québec. Bien souvent, les entreprises découvrent, grâce à ce calculateur, qu’il y a une valeur ajoutée réelle à rapatrier certains approvisionnements. Un second calculateur permettra bientôt de comparer les émissions de GES du transport des produits importés par rapport aux émissions des produits fabriqués localement. Pour plus d’information : www.investquebec-approvisionnementquebecois.com

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